J4- camp Poincenot – camp De Agostini

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Dimanche 6 décembre 2015

Quelle nuit! Un vent de malade! La tente était assez abritée du vent mais cela faisait un bruit de dingue dans les arbres, j’ai eu du mal à dormir! Puis la pluie est arrivée ; avec les deux français on avait prévu de se lever à 4h30 pour aller voir le lever de soleil sur le Fitz Roy, bon ben on ne s’est pas levé ^^ Du coup j’ai traîné jusqu’à 8h30 et comme j’entendais brasser je me suis motivé à sortir. Et finalement le temps n’étais pas si mauvais, les sommets étaient bouchés mais le ciel assez dégagé.

DSC_1874_DxODu coup, départ pour le lago Torre et son sommet emblématique: le Cerro Torre, grande aiguille de granit. Balade sympathique en bord de lac pour commencer puis je chemine à travers la forêt pour arriver dans la vallée du Río Fitz Roy avec vue sur les glaciers Grande et Torre ; les sommets sont toujours dans les nuages. J’arrive au camp De Agostini environ 4 heures après mon départ du camp Poincenot, en ayant fait plusieurs pauses photos et pique-niqué. Je pose ma tente vite fait pour la faire sécher de la nuit précédente et je file en direction du Mirrador Maestri en espérant que le Cerro Torre se découvre. Arrivé au lac glaciaire, je me retrouve face à un vent de malade, obligé de me pencher en avant pour résister à la puissance du souffle provenant des glaciers. Je me prend des bourrasques chargées de gouttelettes d’eau et de poussières, c’est violent! J’essaie comme je peux d’avancer sur le chemin qui va vers le mirrador en contournant le lac sur sa rive gauche et qui normalement amène à un beau point de vue sur le glacier Grande et les sommets.

DSC_1907_DxO_stitchLà, arrivé à hauteur d’un groupe blottis derrière des murs de pierre pour s’abriter du vent, un garde du parc me déconseille fortement d’aller plus loin sur le chemin: c’est dangereux avec le vent. Du coup je me trouve aussi un abri derrière un rocher et j’observe le paysage époustouflant et ébouriffant! Un petit iceberg se promène sur le lac balayé par le vent qui créé des vagues et emporte les gouttelettes d’eau que je me prends! Je vois la base des tours de granit mais le sommet reste dans les nuages, bien que ceux-ci se déplacent à une vitesse impressionnante. Mais dès qu’ils s’éloignent du glacier, les nuages disparaissent et la vallée reste au soleil.

Je finis par être gelé et je retourne au camp me mettre à l’abri. Là je reviens un peu sur mes pas pour aller chercher de l’eau dans un ruisseau où celle-ci coule claire et limpide, contrairement à celle du Río qui est laiteuse, chargée de minuscules fragments de roche arrachés par les énormes glaciers. De retour au camp je me fais un thé, je vais voir si les sommets sont dégagés, non. Du coup je vais voir la fille qui campe à côté et qui me souriait à chaque fois que je l’ai croisée dans la journée ; elle vient aussi du camp Poincenot. Elle est allemande et vit à Zurich. On échange sur nos voyages respectifs, on a à peu près le même parcours de planifié, on se recroisera peut-être.

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Il est 17h30, pause lecture en attendant que le Cerro Torre se découvre, peut-être…

Pas de changement météo, je me fais à manger: pâtes poulet champignon en lyophilisé que j’ai ramené de France (léger, pratique et pas mauvais!) et soupe (lyophilisée aussi) achetée à El Calafate.

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Après quelques pages d’Edgar Poe en guise de digestion, je sors me soulager. Tiens, on dirait que ça se découvre! Je prends l’appareil photo et me rapproche. La lumière est faible car le soleil se couche derrière les nuages et les sommets. Il est 21h passé et là, BIM! le Cerro Torre se dégage des nuages! Je découvre cette magnifique tour de granit élancée avec à son sommet une calotte de neige et de glace. Muy lindo! Je fais quelques photos, tout content de l’avoir finalement vu de près ; il y a aussi des nuages aux formes surprenantes, taillées par le vent en altitude.