Lundi 11 Avril
Tilicho Base Camp (4140m) – Tilicho Tal view point (5000m) – Shree Kharka (4040m) – 6 à 7h de marche
Nous nous réveillons difficilement à 5h. Je sors pour aller aux toilettes, il neige! Pas beaucoup, mais tout est recouvert de blanc. Après un petit déjeuner copieux nous attaquons l’ascension à 6h30. Nous avons environ 900m de dénivelé positif à faire, nous allons plus haut que le Mont Blanc aujourd’hui! Pourtant nous restons au pied des montagnes, celle-ci dépassant les 7000m. Le chemin monte régulièrement, du coup en adoptant un rythme lent et régulier, l’ascension se fait facilement. Pour nous faciliter la tâche nous avons laissé nos gros sacs à dos au lodge. Bien que je n’avance pas très vite je dépasse le groupe d’Israéliens. Un petit raidillon entre 4900 et 5000m accentue les écarts, le souffle devient court. Arrivé à 5000m, le chemin nous mène plus au nord sur un petit plateau au pied de la Grande Barrière du Tilicho Peak (7135m). Nous marchons dans la neige fraîche, suivant les traces qui passent entre les pierres émergeant tout juste de la couche blanche et délimitant le sentier invisible. Alors que nous arrivons au point de vue sur le lac Tilicho (4919m), le ciel se dégage et le soleil sort. C’est magnifique, le lac gelé est immense. Du côté du Tilicho Peak d’énormes glaciers descendent jusqu’au lac. Au fond ce sont d’impressionnantes falaises rocheuses qui dominent l’un des plus hauts lacs du monde. Sur la droite, l’énorme moraine du glacier descendant du Khatung Kang (6484m) et du Shel Kang (6032m). Nous restons un moment à contempler le paysage, assis à l’abri du vent tout en profitant du soleil. Une chute de sérac nous offre une magnifique avalanche en aérosol. Quel spectacle!
Le froid commençant à se faire sentir, nous redescendons vers le base camp. Les nuages reviennent, les sommets se cachent à nouveau et en vallée l’orage menace. Nous arrivons au lodge à 11h ; nous faisons une pause et nous mangeons. Le ciel se bouche complètement alors à 12h30 nous repartons afin d’arriver à Shree Kharka avant la pluie. Nous retraversons la grande zone d’éboulis, plus difficile dans le sens de la montée – surtout après l’ascension du matin. Plus loin nous croisons des Népalais en train d’élargir le chemin à coups de pioche, de pelles et de barre à mine. Nous arrivons au lodge à 14h30, bien fatigués. Le ciel s’est finalement dégagé, il fait beau et pas d’orage en vue. Je prends une douche à peine tiède dans une cabane en bois au bord du chemin. Le vent froid s’engouffre entre les planches disjointes, je suis gelé. Il est 16h au moment où j’écris ces lignes, nous nous reposons dans la chambre.