Jeudi 7 Avril
Chame (2710m) – Upper Pisang (3310m) – 4h de marche
Encore un beau ciel bleu au réveil. Nous avons une magnifique vue sur le Lamjung Himal (6983m) et un aperçu de l’Annapurna II (7937m).
Après le petit-déjeuner, nous partons comme d’habitude à 7h30. Il y a du monde sur le chemin cette fois, des groupes avec guides et porteurs, et d’autres personnes comme nous, sans assistance. En fait beaucoup de personnes viennent en véhicule 4×4 jusqu’à Chame et commencent leur trek de là.
Nous marchons à travers une forêt de pins sur un chemin à flanc de montagne. Une immense falaise nous surplombe tandis que la rivière s’écoule en contrebas. Nous rejoignons ensuite la piste qui traverse de grands vergers de pommiers, surprenant à 2800m! Après un passage taillé dans la roche, la piste mène à un endroit où la vallée s’élargit, dévoilant les hautes montagnes enneigées. Sur notre droite se présente un immense cirque de dalles inclinées, légèrement enneigées au sommet. Nous devinons en arrière plan le Pisang Peak (6091m), jouant à cache-cache avec les nuages.
Sur le chemin nous passons devant plusieurs stands où des vendeurs proposent des souvenirs tibétains: colliers, bracelets, moulin à prières, etc… C’est surprenant car ils sont installés dans la forêt au bord de la piste, et le village n’est pas tout près. Le nombre important d’étalages vides laisse penser qu’en pleine saison cela ne doit pas être la même ambiance…
Arrivés à Dukur Pokhari, nous faisons une pause pour boire un verre. Nous sommes au pied de l’Annapurna II, dont le sommet est dans les nuages qui sont de plus en plus nombreux. Il nous reste une petite heure pour arriver à Upper Pisang. A 11h30 nous repartons par un chemin en rive gauche alors que la piste continue en rive droite vers Lower Pisang (3240m). Ici la vallée est large et presque plate ; nous passons devant un terrain de foot, au milieu de nulle part et à 3000m d’altitude! Le chemin monte ensuite doucement vers Upper Pisang (3310m). Le ciel est à présent totalement couvert, on entend le tonnerre au loin et le vent se lève, il est temps d’arriver! Un troupeau de chèvres nous annonce que le village est proche. C’est un très bel endroit, avec de belles maisons traditionnelles en pierres et dont le toit est faits de planches de bois. Des ruelles étroites et escarpées serpentent entre les bâtisses. Une immense rangée de moulins à prières se situe au coeur du village ; une femme âgée les fait tourner l’un après l’autre.
Les premières gouttes de pluie commencent à tomber, nous nous réfugions dans un lodge, l’Hotel Mount Kailash. Ici il a fallu négocier, le gérant voulait nous faire payer les chambres, alors que quasiment partout les chambres sont gratuites lorsque vous prenez le repas du soir et le petit-déjeuner. Nous obtenons finalement deux chambres avec une vue imprenable sur le massif des Annapurna. Nous mangeons près du poêle qu’ils viennent d’allumer, il fait 13°C dans la pièce. Dehors c’est le déluge, il pleut avec beaucoup de vent. Après s’être restauré, nous faisons une petite sieste dans nos duvets, il fait froid! Vers 16h je jette un oeil par la fenêtre, il neige!
A 17h la neige commence à tenir au sol et les paysages deviennent tout blanc.
Il neigera finalement toute l’après midi et ce jusque dans la nuit.
Nous sommes les seuls occupants du lodge et nous avons un peu l’impression d’être chez l’habitant. Pourtant un petit groupe d’Israéliens est venu demander s’ils pouvaient loger là, le gérant leur a annoncé que c’était complet. Il nous expliquera par la suite qu’il n’aime pas accueillir les gens de ce pays car ils sont peu respectueux, bruyants et qu’ils laissent leurs déchets n’importe où. J’avoue que je partage un peu son avis ; en Patagonie j’avais déjà remarqué leur comportement sans gène et peu respectueux. Désinhibé par quelques tasses de rakshi chaud, notre hôte discutera un moment avec nous autour du feu.
Ce soir nous mangeons du yak ; apparemment ce n’est pas la saison donc il n’y a pas de yak « frais » (en tout cas si on respecte les coutumes locales, car on en trouve quand même dans certains restaurants), il s’agit de viande de yak séchée. Cuisiné en curry, c’était bon même si la viande n’avait pas beaucoup ramollie!