Jeudi 13 Septembre 2018
Timichi – Imlil – 7h30 de marche, 1400m D+, 1530m D-
C’est une journée sous le mauvais temps qui nous attend. Nous partons à 7h sous la pluie mais une heure plus tard, alors que le jour se lève, le ciel se dégage. Nous marchons sur une piste récemment tracée jusqu’à atteindre la fin du chantier, la piste se transforme alors en chemin de muletiers. Le soleil fait son apparition lorsque nous arrivons au dernier village de la vallée menant au tizi n’Tachedirt. L’ambiance est particulière, les rayons de soleil tentent de traverser les nuages, la lumière est belle.
Nous passons devant une pancarte indiquant l’entrée dans le parc du Toubkal, c’est à partir de là que débute vraiment l’ascension du col. Ici rien à voir avec les petits sentiers à peine tracés que nous avons parcourus jusqu’à maintenant, le chemin est impeccable. De petits murets en pierre bordent le chemin pour le mettre de niveau, des marches sont aménagées dans certains passages, les pierres ont été enlevées. On voit que nous sommes dans le parc, dans la partie de l’Atlas la plus fréquentée par les randonneurs. D’ailleurs nous croisons d’autres groupes de marcheurs, nous n’avions pas vu de touristes depuis quelques jours !
Nous remontons le long du ruisseau et atteignons le haut de la vallée qui s’élargit, permettant aux bergers de mener leurs troupeaux de chèvres. L’ascension se fait sur un rythme régulier et soutenu, pourtant nous nous faisons dépasser avant le col par les muletiers qui courent derrière leur animaux de bâts. Nous arrivons vers 10h30 au tizi n’Tachedirt et ses 3172m d’altitude, dominant les vallées Iminin et Aït Mizan. Là, au pied d’un rocher, un marocain vend des Cocas et des Mars, assez surprenant !
Nous découvrons la descente qui nous attend dans cette longue vallée où les nuages remontent rapidement. Le ciel se couvre de plus en plus et la température chute rapidement, la pluie menace. Nous arrivons ensuite à proximité de Tachedirt et nous prenons la rive gauche de la vallée. La pluie commence à tomber peu de temps avant notre arrivée à une cabane, où notre cuisinier nous attend pour le repas de midi. La pièce est petite et nous sommes un peu entassés au milieu des gamelles mais on se tient chaud. Le thé nous fait du bien et nous met en appétit pour les habituelles crudités et pâtes. Pendant que nous mangeons, le temps se dégrade franchement et il se met à grêler.
Une fois restaurés, nous repartons aussitôt pour rejoindre Imlil avant le déluge. Les nuages sont menaçants mais la pluie nous épargne une petite heure. Ce ne sera qu’une accalmie car l’orage arrive avec violence, les éclairs et le tonnerre nous entourent, la pluie diluvienne nous trempe intégralement suivie par la grêle qui nous agresse. Nous nous mettons à l’abri comme nous pouvons, sous une avancée d’une maison proche du chemin. Nous commençons à avoir froid et dès la première accalmie nous repartons. Les fortes précipitations ruissellent très rapidement et des torrents boueux se mettent à couler de partout. Nous ne pouvons plus marcher sur le sentier qui s’est transformé en torrent et nous descendons comme nous pouvons en coupant à travers la forêt. Nous rejoignons la piste à l’entrée d’Imlil, la pluie a redoublé d’intensité et les torrents sont déchaînés, coupant la piste à plusieurs reprises et rendant les chemins impraticables. Cela devient presque dangereux de traverser ces torrents de boues et nous sommes soulagés lorsque nous atteignons enfin le gîte, trempés et frigorifiés. J’ai apprécié la douche chaude et le thé à la menthe qui ont suivi !
