Samedi 08 Septembre 2018
Taoudja – Anghomar (3608m) – Amfergal – 10h de marche, 1800m D+, 1900m D-
Encore une journée marathon ! Nous partons à lueur de nos frontales vers 6h20. Nous remontons un court vallon avant de redescendre et de traverser la route menant à Ouarzazate. Alors que le soleil sort et nous réchauffe, nous rejoignons le tizi n’Fredoute (2800m). La montée est longue, avec quelques passages hors sentier avant de rejoindre un chemin sous le col. Au loin nous pouvons apercevoir la steppe de Ouarzazate et sa centrale solaire qui brille dans les brumes de chaleur. Les mules nous rattrapent avant d’atteindre le col ; les muletiers sont vraiment impressionnants, ils courent littéralement derrière leurs bêtes. Au col nos chemins se séparent, l’équipe logistique redescend et file directement au prochain campement alors que nous bifurquons à droite pour remonter une arête menant vers l’Anghomar.
La montée devient difficile, le chemin est très raide et peu marqué dans ce pierrier, certains passages nécessitent de mettre les mains pour grimper les quelques rochers qui résistent à l’érosion. Le chemin s’aplatit enfin alors que nous arrivons sur la ligne de crête qui mène au sommet, sous les assauts du vent glacial qui nous déséquilibre. Les derniers mètres sont durs mais nous finissons par atteindre le sommet de l’Anghomar et ses 3600m d’altitude vers 12h30. La vue sur 360° est extraordinaire, au nord-est nous apercevons les montagnes que nous avons parcourus alors qu’au sud-ouest nous devinons le massif du Toubkal et le chemin nous restant à parcourir. Au sud s’étend la grande plaine aride de Ouarzazate, au nord les reliefs colorées de l’Atlas.
Nous mangeons dans un abri de pierre, collés au sol pour éviter le vent. Il fait froid et il nous reste un long chemin alors nous repartons rapidement. La descente est longue et pénible, nous longeons les crêtes vers l’ouest en suivant avec attention notre guide car il n’y a pas de chemins. Cette longue traversée dans des pierriers est éprouvante et l’interminable descente met à rude épreuves nos jambes, déjà bien fatiguées par la longue ascension. Heureusement le paysage extraordinaire nous fait oublier tout cela.
Nous arrivons au camp à 17h, totalement épuisés. Nous découvrons avec plaisir que les muletiers ont monté nos tentes, nous apprécions vraiment ! Cela est désormais l’habitude, nous nous revigorons avec un thé à la menthe accompagné de beignets mais aussi de crêpes. Quel luxe dans ce désert montagneux mais quel plaisir ! La rivière nous permet de nous rafraîchir même si l’eau est un peu boueuse.
Cette journée aura été très difficile physiquement mais quel régal pour les yeux !